hypnocafé

Après avoir organisé tous les mois pendant 15 ans des conférences autour du thème de l’hypnose dans un café à Paris, le café “L’Apostrophe” rue de la Grange aux Belles, Charles Joussellin propose dorénavant de se déplacer auprès de personnalités du monde de l’hypnose et d’enregistrer un entretien informel sur un sujet décidé par l’invité lui-même. Il s’agit d’entretiens au cours desquels Charles Joussellin, soutenant une totale liberté de parole, se permet de donner aussi son avis ou de faire des remarques avec courtoisie et bienveillance.

La Présidente d’Honneur des conférences et dorénavant des entretiens hypnocafé est Mme Elisabeth Erickson (épouse de Milton H. Erickson mais aussi collègue hors du commun ayant tenu un rôle indéniable dans le soutien et l’avancement de ses travaux ; elle est décédée à Phenix en Arizona en décembre 2008)(Courrier Elisabeth Erickson fev 2003)

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Entretien du 11 juin 2023 avec Paolo SANA

 HYPNOSE ERICKSONIENNE

EN IMAGERIE MEDICALE A LUXEMBOURG

 

Paolo Sana retrace brièvement son parcours de manipulateur radio au CHU de Nancy à la création d’un service d’imagerie médicale au sein des hôpitaux Robert Schumann à Luxembourg ; service qu’aujourd’hui il dirige et coordonne.

Alors qu’il exerce dans un service médical doté d’une grande technicité assistée par des robots et l’intelligence artificielle, Paolo Sana rencontre un médecin en train de suturer une plaie alors que le jeune patient, immobile et tranquille, fait comme si il était en train de jouer sur une play-station. Cette découverte le pousse à se former lui même à l’utilisation de l’hypnose Ericksonienne lors des soins afin d’introduire cette pratique dans son service, notamment lors de l’accompagnement de patients bénéficiant d’une IRM. Aujourd’hui cette pratique est devenue courante et se développe aussi notamment lors de gestes interventionnels utilisant l’imagerie médicale. Depuis l’introduction de cette pratique il est dorénavant rare de renouveler un examen alors que le patient par exemple a modifié sa position lors de l’examen. De même il est souvent pas utile de pratiquer des anesthésies locales nécessaires lors de certains examens ; et ce même chez les enfants.

L’utilisation de l’hypnose Ericksonienne n’est pas précédée d’une consultation dédiée à l’apprentissage de cette façon d’accompagner un patient ; mais si possible d’une conversation téléphonique préparant la rencontre à venir.

Ecouter l’entretien avec Paolo SANA : 

https://soundcloud.com/user-292946251-779898594/paolo-sana-hypnocafe-11-juin?si=a64341ba091e40abbdc2bb2aa16b32fa&utm_source=clipboard&utm_medium=text&utm_campaign=social_sharing

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Entretien du 26 avril 2023 avril 2023 avec Salomon HAYOUN

L’HYPNOSE POUR AMELIORER

LA PRATIQUE DE LA MÉDECINE GÉNÉRALE

 

Salomon Hayoun, médecin généraliste, formé à l’hypnose auprès de Jean-Marc Benhaiem et de François Roustang, il y a près de 20 ans, a intégré cette pratique à son quotidien de médecin en cabinet de ville ; une hypnose dite conversationnelle, mais aussi une hypnose plus formelle.

La première s’est intégrée naturellement et facilement dans sa pratique quotidienne en optimisant la communication par une écoute et une présence au patient qui facilite les recadrages et les reformulations. Il en résulte une meilleure compréhension de l’autre et une plus grande adhésion du patient aux décisions thérapeutiques.

L’hypnose plus formelle nécessite des plages horaires spécifiques pour la prise en charge des indications habituelles, innombrables, en particulier les dépressions, les anxiétés généralisées, les phobies, les syndromes post traumatiques, les colopathies fonctionnelles et le classique sevrage du tabac, etc…. Cette pratique enrichie l’arsenal du médecin et lui permet de sortir de la seule réponse médicamenteuse.

Depuis lors, si ses patients lui rapportent qu’ils se sentent véritablement accueillis, écoutés, de son côté Salomon Hayoun constate aussi qu’il est bien plus disponible et attentif à ce qui lui est confié. L’hypnose a nettement amélioré sa pratique de la médecine générale. Les rencontres à visée thérapeutique sont de bien meilleure qualité au bénéfice de chacun.      L’hypnose permet l’acquisition, à minima, d’une compétence en communication qui améliore considérablement la pratique quotidienne ; et il est regrettable qu’elle ne soit pas intégrée dans l’enseignement à la faculté de médecine.

    Salomon Hayoun se souvient de François Roustang lui disant « vous n’avez pas à vouloir pour le patient… vous êtes là et c’est déjà très important… faites ce que vous devez faire… laisser venir… ». Et en effet une telle attitude permet d’apporter une réponse mieux adaptée et plus pertinente.

    Salomon Hayoun ajoute avec humour que l’apprentissage de l’hypnose représente une « école de l’échec », osez faire sans craindre de ne pas réussir, une façon de conserver un profil bas pour mieux accueillir la souffrance d’autrui et mieux y répondre.

Ecouter l’entretien avec Salomon HAYOUN : 

https://soundcloud.com/user-292946251-779898594/salomon-hayoun-hypnocafe-26?si=4107701181fd4ec6bb2c23b3015edebe&utm_source=clipboard&utm_medium=text&utm_campaign=social_sharing

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Entretien du 19 avril 2023 avec Jean-Marc BENHAIEM

TROUVER LE CHEMIN DE L’ÉQUILIBR 

Jean-Marc Benhaiem, médecin généraliste, s’est formé à l’hypnose auprès de Léon Chertok et de Didier Michaux au début des années 1980. Il a ensuite intégré le centre d’évaluation et de traitement de la douleur de l’hôpital Ambroise Paré à Boulogne-Billancourt et celui de l’hôpital Cochin à Paris. Des années plus tard, alors que la pratique de l’hypnose était dominée par le monde de la psychologie, Jean-Marc Benhaiem a proposé une formation à l’hypnose dans le cadre d’une faculté de médecine (diplôme universitaire) et a été accueilli à la faculté de médecine de la Pitié-Salpêtrière. Dans cette démarche il était accompagné par François Roustang, philosophe, psychologue et ancien psychanalyste, qui restera un compagnon de route publiant des textes majeurs sur ce que représente l’hypnose et son intérêt à visée thérapeutique.

Au cours de cet entretien Jean-Marc Benhaiem évoque la prise en charge de patients présentant des addictions et surtout ses réflexions et situations cliniques partagées avec François Roustang ; lequel proposait une démarche thérapeutique de plus en plus épurée. Jean-Marc Benhaiem décrit l’association de nos trois modes de fonctionnements physiologiques : mental, confusionnel et sensoriel, qui sont souvent déséquilibrés et à la genèse de pathologies telles que les addictions, les phobies, les douleurs chroniques… Le rôle du soignant consiste alors à permettre au patient de retrouver le chemin vers un équilibre entre ces trois modes de fonctionnement. Les exercices d’hypnose permettent de rétablir une juste mesure entre ces trois modes de perception.

Enfin Jean-Marc Benhaiem évoque aussi sa collaboration avec Lionel Naccache, neuroscientifique de renom, et la publication récente de l’expérience d’une surdité temporaire induite par l’hypnose.

Ecouter l’entretien avec Jean-Marc BENHAIEM : :https://drive.google.com/file/d/1XjxnfUofqkVytuDLnwI71wxGZ6C2dky5/view?usp=drive_web

 

 

Entretien le 4 février 2023 avec Maurice GOEBEL

HYPNOSE CONVERSATIONELLE

 

Maurice Goebel est kinésithérapeute, thérapeute systémique et hypnologue et, grâce à l’utilisation de l’hypnose et aux thérapies systémiques qu’il a étudié et pratique depuis plus de 20 ans, il intervient dans différents domaines pour aider et accompagner des personnes ou des structures en difficultés, en souffrance, en demande de changement.

Dans son activité en kinésithérapie il intervient surtout en coopération avec ses collègues lorsque la rééducation et le retour au mieux-être est difficile à mettre en œuvre, quand le patient à l’impression de tourner en rond dans sa souffrance, dans sa problématique.

Dans le domaine du sport de haut niveau, Fédération Luxembourgeoise de football, trail semi-pro, deutero académie,  il accompagne des équipes, des sportifs, pour les aider à sortir de souffrances et de difficultés en cas de blessures : comment s’intégrer et récupérer la capacité à revenir sur le terrain ? le return to sport prend toutes ses lettres de noblesses car il insiste fortement sur le mental, les schémas de pensées, les blocages émotionnels conscients ou non…et à ce niveau, sous le terme de préparation mentale, il utilise avec pertinence l’hypnose pour permettre à tout un chacun de retrouver le chemin de la performance. Une approche complète pour un résultat durable.

Maurice Goebel utilise beaucoup l’hypnose conversationnelle qu’il a surtout apprise auprès de André Delchambre, : Comment au travers des mots, des phrases, des strates de techniques invisibles, pouvons-nous influencer positivement une personne à voir sa situation différemment, à redevenir acteur d’une partie de sa situation, à redevenir cocréateur de son avenir.  Les interventions sont nombreuses et à large spectre notamment auprès de personnes douloureuses chroniques, des managers en difficultés, des enfants atteint de maladies, auprès des familles en souffrances et au sein de directions d’entreprises.

Maurice Goebel intervient aussi dans le secteur socio-éducatif notamment auprès de l’association « Femmes en Détresses », « kriibs krank kanners », les différents hôpitaux, les équipes palliatives, les soins à domiciles à Luxembourg. Sa plus grande mission, partout où il passe : « EMPECHER LA PERSONNE DE TOURNER EN ROND DANS SA SOUFFRANCE »

Il est maintenant membre du CA de l’IHMEL coordinateurs et formateur (plus spécifiquement en hypnose conversationnelle et communication stratégique) de la formation à l’hypnose au sein de l’Institut Milton H. Erickson de Luxembourg présidé par Marco Klopp, pour notamment, dit-il, « apprendre à apprendre ».

Pour Maurice Goebel, l’hypnose n’est pas seulement une technique mais une philosophie de vie : « comment je partage avec quelqu’un et comment je peux aider une personne ? ». Il rappelle les termes utilisés par Steeve de Shazer : « dans la thérapie il faut créer une différence pour créer la différence ».

Enfin, dans ses activités très diverses auprès d’autrui, Maurice Goebel intervient aussi dans une institution qui accueille des personnes présentant une maladie d’Alzheimer. Il y anime une formation unique basée sur l’approche systémique et humaine de la maladie, qu’il a intitulée : « Quand le dément dément ».

 Pour écouter l’entretien avec Maurice GOEBEL cliquez ici 

 

 

 Entretien du 27 janvier 2023 avec Lucien KOKH

L’HYPNOSE EST MÉMORIELLE

Lucien Kokh se présente en rappelant qu’il était un enfant caché dans le Vercors où il a appris à lire et écrire à la compagne, entouré d’animaux, chez des familles de Justes, chez des maquisards : « c’était eux ma maison, c’était eux mon pays ».

En quatrième de couverture de son ouvrage Les coulisses du Divan Lucien Kokh dit : « J’ai été sauvé enfant par des hommes et des femmes qui ont risqué leurs vies pour nous. Alors en souvenir des tous ces passeurs résistants, je me suis fait passeur à mon tour, passeur de rives, de lignes de démarcations.

S’intéressant bien plus à la physique, aux mathématiques et à la musique il fit des études de médecine par défaut. Rencontrant des comportements odieux de chefs de service de médecine envers leurs malades il se dirige vers la psychiatrie. Il y rencontre une psychanalyse qui visait surtout l’Establishment, la prise de pouvoir et qui appliquait des grilles institutionnelles. Il se dirige alors vers une pratique « clandestine » auprès d’enfants en hospitalisation psychiatrique et en centre alors nouvellement créés dans la dotation sociale et rencontre Françoise Dolto avec qui il travaille des années.

Pour ce passeur résistant aux institutions psychanalytiques, l’hypnose est mémorielle. Citant Barbara et Marguerite Duras il évoque une mémoire transgénérationnelle et termine cet entretien en disant que « l’hypnose existe tout le temps car la réalité n’est pas directement connue ».

Pour écouter l’entretien avec Lucien KOKH cliquez ici  

 

 

Entretien hypnocafé, novembre 2022, Christian MARTENS 

ALLIER LA PHENOMENOLOGIE ET L’HYPNOSE EN ALLERGOLOGIE

 

Christian Martens aborde ses études de médecine, sa formation en allergologie et la rencontre de Leon Chertock à l’hôpital Fernand Widal ; lequel assisté de Didier Michaux lui enseigne la pratique de l’hypnose. Une pratique classique et directive qu’il confrontera ensuite à une pratique Ericksonienne dite non directive lors d’une formation auprès de Jean Godin à Paris.

Christian Martens, possédant aussi un master en philosophie, s’interroge avec un point de vue phénoménologique sur le rapport au monde des patients présentant des symptômes d’allergie. De même, qu’est-ce qui apparait alors qu’une personne est accompagnée en autohypnose ?

De ces interrogations et réflexions découle, dans le cadre de la première rencontre d’une personne présentant des symptômes allergique une démarche en trois temps. Le premier temps consiste, de façon phénoménologique, à « se laisser absorber » par l’histoire racontée par le patient, sans jugement a priori. Un deuxième temps où successivement le médecin puis le patient s’interrogent eux-mêmes sur cette histoire racontée ; une interrogation mutuelle. Enfin un troisième temps proposant un accompagnement en hypnose abordant le ressenti de la personne, la façon dont elle perçoit son allergie et les éventuelles souffrances associées.

Une originale et pertinente façon d’allier la phénoménologie et l’hypnose en allergologie.

Pour écouter l’entretien avec Christian MARTENS cliquez ici

 

 

 

 Entretien hypnocafé, sptembre 2022, avec Jane TURNER

HYPNOSE : LA LIGNE DU TEMPS

Pionnière en France dans l’utilisation et le développement de l’hypnose Ericksonienne en psychothérapie, Jane Turner, psychologue clinicienne, cocréateur du DÔJÔ, centre de formation aux métiers de la relation d’aide et à l’hypnose, a été présidente de la Société Française d’Hypnose et a publié notamment Bien diriger sa vie avec La ligne du temps.

Jane Turner aborde notre présence au monde par deux entités qui permettent de se repérer : le temps et l’espace. Cette représentation spatiale de notre temporalité, notre temps à travers l’espace, permet à une personne d’indiquer au travers d’un geste par exemple sa ligne du temps : comment ses trois espaces temps se relient-ils (passé présent et avenir) ? A partir de la suspension de l’un ou l’autre de ces paramètres le sujet est alors susceptible d’entrer dans un état modifié et conscience ; en hypnose. Ceci lui offre la possibilité de penser, agir, ressentir, se sentir, se penser différemment… Riche, dense et diversifiée en termes d’applications, cette suspension permet d’avoir de la perspective, du recul, du dégagement ; de suspendre des points de repère afin d’ouvrir un espace de possibles. Une très belle description de la pratique Ericksonienne.

Après avoir abordé la ligne du temps, Jane Turner évoque ensuite différentes rencontres qui l’amènent progressivement à s’intéresser à l’hypnose à la fin de ses études universitaires à Paris ; non sans rappeler avec humour des souvenirs d’enfance et ses premiers pas pour induire une séance d’hypnose.

La démarche thérapeutique de Jane Turner est un modèle dans la prise en charge thérapeutique telle que le décrivait Milton H. Erickson à Phoenix en Arizona.

Jane TURNER, psychologue clinicienne, psychothérapeute, coach, formatrice, superviseur, exerce à Paris 5ème. Auteur de plusieurs ouvrages sur le coaching dont : 9 bonnes façons de construire sa vie adulte aux InterÉditions. Ses recherches les plus récentes portent sur le travail avec le rêve en thérapie brève.

Vous pouvez la contacter par mail : janeturner@orange.fr ou téléphone : 06 70 06 18 78.

Pour écouter l’entretien avec Jane Turner cliquez ici

 

 

Entretien hypnocafé, juillet 2022, avec Bernard SURUGUE

HYPNOSE ET TRANSE

 

Bernard SURUGUE, musicologue, anthropologue, cinéaste, directeur de recherche honoraire à l’Institut de Recherche pour le Développement, IRD, évoque le film, Les tambours d’avant – à visionner préalablement sur Youtube, (10’) – que Jean Rouch a tourné au Niger chez les Songhaï. Bernard Surugue aborde la transe, le langage de la musique, et celui des Hommes avec le monde surnaturel.

S’appuyant sur ce documentaire témoin d’un rituel de la culture ancestrale des Songhai, Bernard Surugue décrit un « opéra total »  conjuguant danse, théâtre, musique, ambiance, public dont des enfants qui regardent… Dès qu’une transe monte et qu’un personnage devient le « cheval » d’un Esprit, des « femmes tranquilles » se lèvent pour le calmer, l’encadrer ; pour l’accompagner. En même temps le « Zima », ici le violoniste coordonne le processus et permet un dialogue entre les Esprits et les personnes présentes. Rythmée par  les différents tambours la mélodie de la vièle monocorde, incarne un conducteur thérapeutique pour cheminer et mobiliser les ressources du corps et de l’esprit du « cheval » possédé.

Bernard Surugue décrit ce court-métrage de Jean Rouch comme un chef-d’œuvre, une prouesse artistique, intellectuelle et technique à l’origine d’une nouvelle façon de filmer en un seul « plan-séquence », un modèle du genre fondateur du cinéma-vérité et de la Nouvelle Vague du cinéma Français.

Pour écouter l’entretien avec Bernard Surugue, cliquez ici 

Films de Bernard Surugue :

Le rêve plus fort que la mort (avec Jean Rouch), Sahel Bleu,  Mara le regard du lion, Yoro la maladie du grenier vide, Un jour comme les autres, Paroles de fleuve, Un fleuve nommé Niger, L’éternité ou le mentir vrai, etc.

 

 

Entretien hypnocafé, juin 2022, avec François RAINERI

 HYPNOSE ET MÉDECINE GÉNÉRALE

 

Retour sur le parcours de François RAINERI, médecin généraliste utilisant l’hypnose et ayant poursuivi une longue carrière universitaire. Quid de la relation à autrui dans l’acte de soin et de l’apport d’une formation des médecins à l’hypnose ?

Avec beaucoup de finesse et d’humour, décrivant son parcours, François Raineri montre l’intérêt d’utiliser l’hypnose pour les médecins généralistes eux-mêmes et pour leurs patients.

Très tôt, François Raineri réalise que la formation initiale en médecine générale propose de prendre en charge un patient malade plutôt qu’un patient souffrant. Devant une telle carence il se tourne vers des formations complémentaires, notamment les Thérapies brèves, la PNL, l’écoute active… afin de proposer à ses patients une réponse qui ne soit pas seulement médicamenteuse. Dans les années 1980, à la suite d’une conférence tenue par Betty Alice Erickson, François Raineri se forme à l’hypnose auprès de Jean Godin.

D’origine Franco-Canadienne, quasi bilingue à cette époque, il est très souvent sollicité pour faire la traduction lors de séminaires accueillant en France des professionnels américains renommés ; précisant avec humour qu’il a ainsi bénéficié de transes bilingues avec les plus célèbres élèves de Milton H. Erickson…

Introduisant sans tarder cette pratique à son exercice quotidien de médecin généraliste il constate des résultats favorables étonnants. Il propose des publications sur l’intérêt de l’hypnose en médecine générale mais, malgré des protocoles de recherche dans les règles de l’art, il ne parvient pas à publier. Seule la SFMG, Société Française de Médecine Générale, accueille ses initiatives. Ce faisant il participe à de nombreuses recherches en médecine générale, à la création d’un Diplôme Universitaire, devient enseignant universitaire jusqu’à être nommé professeur associé.

Au cœur de l’humanité, attentif à la relation à autrui lors des soins, préférant l’anamnèse à l’interrogatoire, soutenant que l’instant de la rencontre est la seule réalité de l’existence, François Raineri rappelle que « le rapport à l’autre et la communication à l’autre sont aussi le reflet de notre monde intérieur ».

Mots clés :

Hypnose et médecine générale, formation initiale en médecine, carence, écoute active, bilinguisme, Milton H. Erickson, intérêt de l’hypnose en médecine, Société Française de Médecine Générale, création DU hypnose, enseignement universitaire, relation à autrui, l’instant de la rencontre, le rapport à l’autre, la communication.

Pour écouter l’entretien avec François RAINERI, cliquez ici

 

 

Entretien du 14 mai 2022 avec Marco KLOP

ORGANISATION DU FORUM DE LA CFHTB AU LUXEMBOURG

Quelles sont les impressions de Marco Klop, médecin anesthésiste, président de l’Institut Milton H. Erickson de Luxembourg, quant à l’organisation du forum de la Confédération Francophone d’Hypnose et Thérapies Brèves à Luxembourg ?

Expérience enrichissante mais longue. Marco Klop la compare à celle de courir un marathon qui n’en finit pas. Beaucoup d’incertitudes jusqu’à quatre mois avant l’ouverture du forum.

De plus, en raison de la pandémie du covid19, il a aussi fallu trouver un autre site pour organiser la manifestation. Finalement, le forum se tient aujourd’hui au centre de l’Europe, à Luxembourg, voie de circulation centrale, dans l’enceinte de l’European Convention Center, lequel se trouve à 300 mètres de la maison qui a vu naitre Robert Schuman, « père fondateur » de l’Union européenne…

Pour écouter l’entretien avec Marco Klop : cliquer ici 

 

 

Entretien du 13 mai 2022 avec Gérard Ostermann

HYPNOSE : UN ACCOMPAGNEMENT PARADOXAL ?

Gérard Ostermann, professeur de thérapeutique, interniste et psychothérapeute abordera la pratique de l’hypnose et notamment un paradoxe souvent proposé lors d’accompagnements de patients : « tenir bon » dans la vie et « lâcher-prise » en hypnose. Réflexions et partages au cœur de la pratique en hypnose Ericksonienne. 

Gérard Ostermann, décrivant sommairement son parcours professionnel, fait part de ses étonnements face à des patients à qui il venaient d’annoncer une excellente nouvelle, par exemple un problème cardiaque résolu, et qui se trouvaient alors très déçus. Comme si ces patients venaient de perdre leur identité de malade.

Gérard Ostermann se tourne alors vers les groupes Balint et la psychanalyse pour comprendre les phénomènes qui sous-tendent la relation soignante. Chemin faisant il se tourne aussi vers l’hypnose formelle, puis conversationnelle et les thérapies narratives.

Gérard Ostermann décrit trois aspects de la relation soignante qui s’interpénètrent au cours d’une véritable rencontre :

  • La relation, moi et le monde
  • L’intention et les valeurs, moi et l’autre
  • L’action, moi et moi

La rencontre devient thérapeutique lorsque : « pour me soigner, je ne peux devenir moi et m’abandonner à l’autre que si je suis en relation ».

L’expression, « quand on veut ! on peut ! », est-elle juste vis-à-vis de la souffrance psychique ?

Malheureusement non car la réalité semble plutôt montrer : plus on veut ! moins on peut ! Il est donc probablement moins question de volonté que de désir.

C’est dire l’intérêt de la pratique de l’hypnose et des thérapies narratives pour se tourner vers les vœux et les ressources du patient ; pour laisser émerger des possibles…

Pour écouter l’entretien avec Gérard Ostermann : cliquer ici 

 

Entretien du 25 avril 2022 avec Jean BECCHIO

CORPS ET ESPRIT : LEQUEL NOUS DIRIGE ?

Après avoir évoqué son parcours et ses activités actuelles, Jean Becchio, médecin généraliste et enseignant universitaire en hypnose, aborde la force de vie en chacun de nous. De métaphores en métaphores, Jean Becchio décrit ses patients rencontrant des obstacles, fatigués, mais chez qui persiste une petite flamme, la force de vie, sur laquelle le thérapeute doit souffler afin de l’activer, afin qu’elle se développe.

Jean Becchio décrit la rencontre thérapeutique en trois étapes :

  • L’interaction entre le thérapeute et le patient. Le thérapeute serait un miroir actif qui cherche à être bienveillant, encourageant et accueillant.
  • Le patient, centré sur son problème, ne voit plus l’environnement dans lequel il vit et où se trouve la solution à ses difficultés. Jean Becchio décrit alors le 6ème sens (la proprioception) qui doit être sollicité par un corps en mouvement recherchant la solution : une thérapie corporo-psychique ?
  • Enfin, le thérapeute doit favoriser le corps en mouvement comme l’évoquaient aussi Spinoza, Montaigne…

Jean Becchio affirme : le corps doit avoir la priorité sur le psychisme !

Entretien chaleureux au cours duquel Charles Joussellin mentionne plusieurs fois un point de vue différent en s’appuyant sur la phénoménologie. 

Pour écouter l’entretien avec Jean Becchio : cliquer ici 

 

 

Entretien du 30 mars 2022 avec Catherine BERNARD

HYPNOSE EN NEUROCHIRURGIE ÉVEILLÉE

Catherine Bernard raconte sa pratique de l’hypnose en neurochirurgie éveillée ; situations complexes, longues, contraignantes et stressantes. Catherine Bernard décrit une étonnante et bénéfique alliance thérapeutique s’appuyant sur le développement des ressources du patient, de même que l’intérêt grandissant d’un monde hyper technique, la neurochirurgie, pour la subjectivité de la personne malade.

 Pour éviter une anesthésie générale lors de l’ouverte de la boite crânienne d’une personne à qui il faut extraire une tumeur du cerveau, Catherine Bernard propose un accompagnement en hypnose Ericksonienne évoquant un souvenir sécurisant. N’ayant pas subi une anesthésie générale lors de ce premier acte chirurgical, l’ouverture de la boite crânienne, le patient reste bien éveillé pour guider la main du chirurgien ; notamment afin de mieux préserver les parties du cerveau nécessaires au langage.

Catherine Bernard évoque ensuite, pour sa pratique quotidienne, les apports bénéfiques d’une démarche méditative (Alexandra David-Neel, Les enseignements secrets des bouddhistes tibétains), de techniques psycho-corporelles et d’une approche neuro-cognitive cherchant à décrire l’expérience subjective d’autrui. Tenter de « se mettre à la place de l’autre » pour mieux l’accompagner un patient lors de l’ouverture de son crâne. Autrement dit, comment objectiver l’expérience subjective d’autrui ? Un défi qui mérite d’être tenté pour mieux adapter la technique à la personne soignée.

Catherine Bernard montre l’intérêt majeur pour une spécialité médicale hyper technique, la neurochirurgie, de s’allier à la personne malade par une approche relationnelle de qualité. Une alliance qui permet des soins techniques de meilleure qualité et plus performants ; une voie qui influencera probablement la médecine contemporaine.  

Pour écouter l’entretien avec Catherine Bernard, cliquer ici